La minute de Maître KONG : aujourd’hui « Sky my husband ! »

9 février 2010 par Francis

ConfuciusMARIAGE HAO YIN et SUN 037Comme chacun peut le voir, consultant les étoiles et se rapportant au calendrier, la date de notre voyage approche. Nous avons parcouru un long chemin ensemble, depuis ces jours où apprenant à connaître Sun Yat sen, découvrant que le batik du marché Saint Pierre n’est pas fabriqué dans la Baltique mais dans le pays Dong…Nous avons découvert Lagoutte, rêvé avec Ma jian sur les routes rouges de poussière, cherché la montagne de l’âme, évoqué Confucius, rappelé Braïz von Hourtfou, admiré des photos de paysages splendides et de routes sous la pluie qui donnent à penser que la Bretagne est un pays où il fait beau toute l’année…Bref notre initiation avance. Quelques petits détails restent encore à régler comme d’aller sur place et de s’y déplacer. Toutefois, les XVIèmes rencontres polyphoniques de Bordeaux nous permettront d’avancer des pièces dans le débat et de répondre à cette question: les femmes dong portent-elles encore ces voiles de batik qui leur couvrent  le corps et ne laissent passer que leurs yeux de braise teints au kol  ? 

Je soumets à votre sagacité pré printanière une question qui m’agite en cette période de débat sur l’identité nationale. Il est clair que nous trouvant dans une contrée étrangère certaines de nos expressions seront difficilement compréhensibles par la population locale. Vous m’objecterez que nous aurons un guide interprète de la gong an ju (sécurité publique, forme dérivée du KGB) mais il se peut qu’étant habitué à certaines tournures de phrase ou expressions de groupes moins hétéroclites, il ne puisse saisir les nôtres ce qui le mettra dans l’embarras pour son rapport quotidien  et nous causera bien des problèmes.IMG_0073

Comme vous le savez sans doute si vous ne pouvez vous faire comprendre directement faites le indirectement. Ainsi si vous demandez à quelqu’un comment aller à Lisieux et qu’il ne comprend pas votre question, posez la lui de façon différente. Vous tous enseignants mes frères, vous savez bien que quand l’élève demeure hermétique devant une de vos expressions, utilisez-en une autre et vous verrez soIMG_0109n regard s’illuminer dans la clarté retrouvée: s’il ne comprend pas ce que signifie le verbe picorer, remplacez le par « grapiller par petite bouchées », ou « prendre à petites doses »; s’il ne saisit point le sens de ax2+bx+c dites lui que le poids d’un liquide est égal à sa masse volumétrique quand il est dans l’eau.

« La transposition sémantique est la base de la pédagogie active  » (Luc Chatel) 

Je ne m’éloigne point tant s’en faut. Il nous faut donc trouver des équivalences à ces phrases usuelles afin que nous puissions, quand nous parlons à notre ami kégébétiste et qu’il lève un sourcil sourcilleux voire interrogatif, utiliser une autre tournure de phrase qui quoique différente dans le ton sera assez semblable dans le sens. Ainsi nul, ni lui, ni nous ne sera pris au dépourvu. Le titre de cette rubrique indique bien le but de mon propos: on ne dit pas sky my husband, mais glisse toi sous le lit.

Vous pensez tous à ces phrases usuelles qu’il nous faudra expliquer afin que l’interpréte kégébétiste puisse les traduire à l’hôtelier, lequel ensuite s’en désintéressera avec cette belle constance indifférente qui appartient de nature au peuple chinois:

je propose d’ouvrir le ban avec: course à l’échalotte ; et tirer une martingale.

IMG_0025Imaginez que nous soyons à Guiyang et que découvrant l’hôtel My Coach s’exclame: « mais c’est une vraie course à l’échalotte » et que l’interprète le regarde avec les yeux ronds en disant: « je ne comprends pas le sens de la phrase du monsieur camarade ». Qu’allons nous faire ? qu’allons nous dire?

Donc, dans le cadre de notre rubrique: Maitre Kong a entrepris de rectifier les noms, découvrons le sens le plus facilement transposable de certaines de nos expressions usuelles.

2 réponses à “La minute de Maître KONG : aujourd’hui « Sky my husband ! »”

  1. Dominique MEDINA dit :

    J’acquiesce, dans le programme des XVI èmes rencontres polyphoniques de Bordeaux, il faut prévoir un atelier sémantique pour se constituer le kit d’expressions de survie en voyage. Pour nourrir notre réflexion, j’amenerai le « baleinié » -dictionnaire des tracas-, pour y picorer de ci de là des expressions aussi indispensables que :
    - seillon-pinquer : devoir expliquer ce qu’il y avait de drôle dans l’histoire drôle,
    - gbeindre : boire avec entrain une canette qui a servi de cendrier
    -gosomer : se sentir obligé d’acheter quelque chose parce qu’on est resté longtemps dans la boutique
    -ufregram : nom de votre interlocuteur toujours aussi incompréhensible la deuxième fois qu’il vous le répète.

  2. Martine dit :

    Ni jao !

    Ben, je dis……..Pouuuuuuuuuf
    Je vais relire à tête reposée, té.
    J’ai un retraité tout frais à la maison (1er avril) et vais lui demander d’analyser ton « sky my husband » et d’en extraire la substantifique moëlle.
    Hé-oh, déjà que mes sourcils se lèvent a tenter de voir le lien entre le titre et le discours, que voilà qu’il nous z’y amène les rugue-bimens !

    Bon voyage