Dong Miao

7h30 du matin, nous voilà sur le quai de Pingyao. Une voiturette toute ouverte va nous conduire dans la vieille ville, nous logeons dans un « hôtel traditionnel ». Pingyao est l’une des villes anciennes où se tournent des films classiques chinois …  En passant le rempart vers la vieille ville, nous changeons de siècle. A l’intérieur, ce n’est que maisons décorées,  lanternes … ;  souvent derrière une simple porte s’ouvrent  des enfilades de cours carrées ( si j’osais, je dirais bien des patios à l’andalouse).

Nôtre hôtel Chang Yi feng est  dans la rue centrale Nan Dajie,  près de la Tour de la ville (voilà tout de suite qui éclaire)

 Après le trajet très vivifiant dans la voiturette, nous prenons un breakfast européen à base de café (italien), de toasts(anglais), de crèpes et omelette (françaises)  

  Nous découvrons à l’intérieur les cours successives : un 1er niveau, puis un 2ème  

Nous voilà dans notre chambre : lit  de briques chauffées, petite table à thé, lanterne, mobilier chinois … Devant notre porte, cour au soleil, connection internet ; c’est le choc des époques 

Partout, jusque dans les moindres coins et recoins, du bois peint décoré, sculpté …

Nous y imaginons le tournage de « Epouses et concubines » de Zhang Yimou – d’après le roman de Su Tong- Lion d’argent Venise 1991
La jeune Songlian, quatrième épouse d’un maître tout puissant, affronte les intrigues et les complots de ses rivales. Elle sera broyée par un jeu trop subtil pour elle. Une fresque poignante, un réquisitoire contre l’esclavagisme de la femme chinoise… il n’y manque plus que les T  Télérama ou le débat du Masque et la Plume (avec son courrier de lecteurs -Marianne et Didier dans le Bordelais )

La Pagode en bois de yingxian, construite en 1056,  a résisté aux attaques du temps  ; tremblements de terre, foudre. Elle a juste un petit air penché comme la Tour de Pise.  Dans la cour les arbres aux dragons avec leurs branches toutes en torsades -j’en ramènerai bien une pousse pour une bonzaïsation asniéroise-.

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C’est la pagode de Sakyamouni. Et nous y retrouvons les familiers du temple : un gardien coloré, un lion bon enfant à tête de chat avec une écharpe rouge

Le mur aux 9 dragons. Là c’est nouveau pour nous, c’est le début d’une série de murs de 5-7-9 dragons. Nous sommes encore interrogatifs sur toutes ces symboliques, nous comptons sur vous pour les commentaires.

..En y regardant de plus près le lapin n’a pas l’air du tout effrayé par le voisinage du dragon cracheur de feu

Et le temple du jour, c’est le Temple de Shanhua avec une série de Bouddhas.

Devant le Temple, la vie continue : un orchestre populaire avec chanteuse très apprécié par les Anciens de la Ville. Elle chante de l’Opéra traditionnel chinois – c’est la guide qui nous l’a dit car notre connaissance du mandarin n’en est pas encore là. Plus loin, un  Mur aux 5 Dragons ; les autochtones   »tiennent le mur »

Sur la route de Datong au mont Hengshan, des maisons troglodytes avec le lit en briques  chauffé -nous l’essaierons en vrai dans quelques jours à Pingyao  

puis, en face des maisons troglodytes,  un village de paysans

 et un peu plus loin, protégé par un flanc de la chaîne Heng Shan qui lui fait face, un temple en bois suspendu agrippé à la falaise construit il y a 1 500 ans

l’escalier intérieur étroit et raide, et quelques moments de vertige..

les statuettes du temple dont les têtes dorées ont été arrachées par des pilleurs 

Ce soir, nous arrivons à Chengdu, dans le Sichuan -région du panda, du mont Qingcheng avec le temple Taoïste, de Dujiangyan avec de grands ouvrages d’irrigation, du site archéologique de Sanxingdui…-

Nous avons rencontré, en chair et en os le « mythique » Monsieur Li Guang Hai -et oui il existe- avec qui nous correspondons depuis 8 mois sur ce qui est devenu un « mythique voyage » dans la région des minorités Dong et Miao.

Monsieur Li nous a invités dans un très bon restaurant de Chengdu où nous avons savouré la cuisine de la région, arrosée d’un vin chinois qui n’a rien à envier à un bon bordeaux. Il nous a chargés de vous transmettre des messages : d’abord qu’il espérait faire votre connaissance, ensuite qu’il fait tout son possible pour la réussite du voyage d’octobre (qui tombe avec la foire d’automne de Canton, d’où la tendance inflationiste sur les billets d’avion). Nous avons passé une excellente soirée en sa compagnie, et celle de Dai Jian et Chen (nos guide et chauffeur de Chengdu). Nous lui rendrons son invitation lors d’un futur passage à Paris que nous espérons proche.

Dans le futur, l’ arrivée aux grottes se fera en traversant un palais à l’ancienne sur pilotis. Aujourd’hui c’est un immense chantier que l’on traverse à pied. Cette nouvelle Venise à la Chinoise sera finie dans 3 ans.

Le sculpteur sur pierre avec comme seule arme, le burin et le marteau ; il ne craint pas le chômage vu les milliers de pierres à sculpter.

Vue générale des grottes qui s’étendent sur 1 km le long d’une falaise de 24 m de haut -c’est notre guide Alice qui nous l’a dit et qui nous a aussi raconté la vie de Shākyamuni représentée sur les fresques et les bas reliefs. 

 Quelques détail des décorations de fresques et bas reliefs 

•  Le futur bouddha, Shākyamuni, en plein éveil sous son figuier,

• Les danseuses

• Les musiciens

• A l’intérieur d’une grotte, un bouddha debout, haut de 16.80 m qui a subi les sévices de plusieurs tremblements de terre.

• Et les 5 derniers bouddhas, 2 en pierre et 3 en bleu (autour d’1,68m en moyenne)

Après le palais d’été de Pékin, celui de Chengde… depuis que nous sommes en Chine notre quotidien est peuplé d’empereurs, de bouddhas, de dragons et leurs lots de palais, temples, parcs … tout cela sous le signe de la LONGEVITE

Voilà c’est lui, l’Empereur Qianlong -petit fils de l’Empereur Kangxi  qui a construit le palais. Pour mieux vous situer – Il chassait le cerf à cheval -et c’est très difficile-, c’était dans les années 1790.

Le Palais commence par la salle de réception avec le trône

Il se continue, comme toujours avec les appartements privés,et  la chambre. Et pour ne rien vous cacher, l’Impératrice douairière Cixi (celle qui a fait construire le bateau de marbre à Pékin) aimait beaucoup se rendre au Palais d’été de Chengde. On la comprend.

De belles pièces conservées : porcelaine, émaux cloisonnés, bronzes. Le plat aux 7 dragons

d’un pavillon à l’autre

Dans le parc,  une île sur un lac naturel

Et autour… une muraille pour protéger l’ensemble du parc et le palais d’été.

Ce palais est l’oeuvre successive de l’Empereur Qianlong -dynastie des Qing- et de l’Impératrice Cixi. Nous traversons  sur le lac Kunming à bord d’un bateau dragon et nous nous rangeons à bonne distance du bateau de marbre qui n’a pas obtenu son certificat de navigabilité.  

Le monde de l’Impératrice Cixi : la salle du trône, ses appartements privés 

Nous ne sommes pas seuls, les petits écoliers visitent en rangs serrés. La licorne monte la garde 

 L’une des 10 000 peintures sur  les 700 mètres de galerie couverte,  René est en train de les étudier ; il devrait avoir fini le 27 janvier 2011. Il s’est aussi intéressé à cette peinture sur verre -avec une technique utilisant 2 verres peints mis en  parallèle.

Nos compagnons de voyage sont résolument bloqués au sol ; les fumées du volcan ne les laisseront pas s’envoler …  Nous refaisons des plans qui, à Paris, qui à Pékin.  

Et pour nous deux, voyageurs chinois, notre nouvel itinéraire   va nous conduire à Chengde, Yungang, Pingyao, Xi’an, Chengdu.

 A Chengde : temple de Putuozongcheng zhi miao – réplique du Potala de Lassa, du Tibet. Nous avons hissé un drapeau bleu (symbole du bonheur)  

2 heures d’escalade- n’ayons pas peur des mots- sur la Grande Muraille,   »Le Mur des 10 000 li »,  un des symboles de l’Empire du Milieu. Nous avons attaqué l’escalade au Nord de Pékin,  le démarrage est pentu

La descente paraît tout de suite plus fluide

  Et retour au niveau de la mer ! La muraille est investie par les touristes de toutes nationalités. Ici,  un groupe de minorités nationales

Les abricotiers sauvages le long de la muraille de Chine et les cadenas avec leurs rubans porteurs de voeux accrochés à la muraille.

En habit de soirée pour le spectacle du LIYUHAN Théâtre, nous arrivons directement de notre journée de randonnée intense dans Pékin,  et la température du soir tourne autour de 5°. Mais je m’égare, ce n’est pas la rubrique tourisme à Pékin, pas plus que la rubrique  météo, c’est bien  votre  rubrique habituelle CULTURE du jeudi que vous attendez.  Et cette semaine nous parlons de SPECTACLE VIVANT avec le théâtre de Pékin dont l’origine remonte à 1790 avec ses premières représentations à la cour des Qing. Le spectacle commence dès qu’on franchit les portes du théâtre : les acteurs sont installés pour se maquiller devant la salle. Ils se métamorphosent sous nos yeux.  

Ouverture du spectacle en musique puis, ce soir, au programme, trois  »pièces » :  Pick up the jade bracelet,  The temple of Jin Mountain,  Eight immortals crossing the sea

  Eight immortals crossing the sea  :

 Le drame se noue. Les acteurs prennent place -au milieu des flots- l’intensité dramatique monte ! Des immortels, comme au plus beau temps  des tragédies grecques -dans un style que Woody Alen ne désavouerait pas- s’ennivrent et se bagarrent (à moins que ce ne soit l’inverse).

 Le drame se dénoue :  la Fée  Goldfish, magnanime, accepte de calmer les flots et de laisser partir l’équipage des huit immortels. Même si nous n’avons pas tout suivi dans les  symboliques multiples  -les scènes étaient jouées en chinois, avec panneau en anglais dans la salle- nous avons bien compris que la raison l’avait emporté.

Et si je ne vous ai pas parlé de Pickup the jade secret c’est parce que l’intrigue y est dense et les symboles multiples :  Romeo et Juliette, une marieuse, un anneau de jade en guise de pantoufle de vair…