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dimanche 25 avril : Rongjiang-Kaili(180 KM). Route Rongjiang-les villages Dong de Leigonshan(Village Qiaogong et Datng)+paysage de terrasse de rizière. Nuit à Kaili – Guotai Hotel(***)
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lundi 26 avril : Kaili-Xijiang(130 KM). Route Kaili-village Pai Yang-village Ma Liao, randonnée à pied 5 heures environs de Ma Liao-village Kaijue-Xi Jiang(possibilité de faire cette randonnée en une partie de 2-3 heures). Nuit à Xijiang – Hébergement familial
Xijiang ♥♥ : est la plus grande agglomération miao du Qiandongnan avec 1 500 foyers et donc autant de maisons de bois traditionnelles. Accrochées aux pentes, desservies par un faisceau de sentes dalées et de marches, elles forment cinq villages en un tissu continu descendant vers une rivière, que longe lar grande-rue. Les possibilités d’hébergement, même modestes permettent la découverte du mode de vie Miao et des randonnées dans la campagne alentour. En empruntant les voies pavées deuis la grande rue, on peut monter sur les hauteurs du village, où se trouvent les réservoirs d’eaux indispensables aux cultures en terrasses, mais aussi les cimetières des veilles familles de Xijiang. L’un de ces chemins conduit à une cascade (à 40 mn à pied du centre). Au delà, commence la difficile montée (5h environ) vers le Leigong shan, mont sacré des Miao.
mardi 27 avril : Xijiang-Kaili(130 KM). Route Xijiang-Kaili, visite du musée de minorité de Kaili dans l’après-midi. Nuit à Kaili -Guotai Hotel(***)
Langde ♥♥ est un beau village miao, accroché aux pentes de la vallée de la rivière Balai. En contrebas, une norai génate tourne en permanence pour assurer l’irrigation des cultures. A distance du village on remarque des cavités dans les pentes abruptes des montagnes : ce sont des greniers aménagés au temps où les Miao organisaient leurs villages en camps retranchés. Un chemin empierré grimpe dans le village, pour se seubdiviser en étroites ruelles, entre les belles maisons en bois à trois étages. L’espace entre les pilotis sert de porcherie et de poulailler, le 1er étage est le lieu d’habitation, souvent pourvu d’un balcon qui court le long de la façade, l’étage supérieur et le grenier. Au centre du village, la grand-place pavée sert de battage et de scène pour les spectacles folkloriques, organisés sur demande.
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mercredi 28 avril: Kaili-Zhen Yuan(150 KM). Route Kaili-Village Shidong-Zheng Yuan, Visite Qing Long Dong+les vestiges de Feiyun Yan à Huangping,route Zheng Yuan-Village Gejia de Ma Tang. Nuit à Zheng Yuan Quan Jia Maison.
Grotte du Dragon Vert ♥♥ (Qinglong dong). Ce complexe composé de sanctuaires mi-bâtis, mi-aménagés dans des grottes naturelles, mêle panthéons taoïque et bouddhique. Le secteur le plus ancien, le Qinglong dong proprement dit, fut fondé en 1388, au début de la dynastie des Ming. L’ensemble fut agrandi au gré des donations effectuées par les marchands immigrants qui transposaient dans cette terre lointaine, les cultes de leurs provinces d’origine. Le résultat est une succession de temples suspendus. Ruinés par un incendie en 1855, les bâtiments furent relevés à la fin du 19è siècle. De nouvelles statues remplacent celles détruites durant la Révolution culturelle.
Feiyun Yan :♥ (falaise des Nuages volatns). Ce lieu étrange a captivé l’imagination des Miao et des Han. Les premiers l’ont élu pour youfang, le 8è jour du 4è mois du calendrier lunaire, les seconds y ont bâti un temple. Comme la plupart des établissements religieux des Han au Guizhou il fut fondé sous la dynastie des Ming, en 1443, par un moine itinérant. A l’instar de Qinglong dong de Zhenyuan, ce fut un sanctuaire mi-bouddhique, mi-taoïque. On y pénètre par un paifang, animé par des statuettes multicolores de vieux sages et d’immortels. Ses pavillons et ses salles en bois (19è siècle) ne sont plus affectés au culte, mais abritent documents, instruements de musique et costumes liés auxfêtes traditionnelles du Guizhou. Le temple est dominé par une importante falaise, incrustée de stèles et taillée de marches, qui dessert une multitudes d’oratoires (cavités naturelles ou petits kiosques).
Matang :♥ : on accède à ce village gejia par un chemin de 1 km coupant à travers champs et bordé de théiers oléagineux dont la floraison a lieu en octobre, novembre. La route qui descend de Matang vers Kaili longe le mont du Brûle_Parfum (Xianglu shan), imposante formation calcaire en forme de forteresse. Il fut autrefois une place forte des Miao, il est resté un lieu de youfang.
Zhenyuan ♥♥ Lovée dans un méandre du Wuyang he, étirée entre des falaises karstiques, Zhenyuan doit à cette topographie de n’avoir pas été retenuee pour capitable du Qiandongman : impossible d’étendre le sdimensions de cet ancien port fluvial. Et c’est tant mieux ! Epargnée par les « projets d’urbanisation », Zhenyuan demeure une ville de charme et une chronique de ce que furent les cités des Han, établies le long de laroute Mandarine.
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jeudi 29 avril: Zhen Yuan-Kaili(150 KM). Croisière sur la Rivière Wuyanghe le matin, et puis route Zhengyuan-Village Shidong, participation à la Grande Fête des Soeurs de Minorité Miao(la plus grande fête chez les Miao). Ce Grand Festival de Soeurs a lieu les 29-30 avril 2010. Après la fête , route pour Kaili. Nuit à Kaili Guotai Hotel(***)
Yongxi et la croisière sur le Wuyang He :♥♥ en amont de Zhenyuan, le Wuyang était entrecoupé de rapides. En 1980, on apaisa la rivière en y construisant un barrage hydroélectrique. De l’embarcadère de Yongxi, on descend le Xiangjian he, au fil des parois karstiques, tapissées de bambous nains jusqu’à son confluent avec la rivière Wuyang. Les croisières explorent son cours supérieur, qui s’écoule dans la gorge du Roi Dragon, puis son cours inférieur, où le rocher du Paon veille comme une sentinelle aux abords du barrage. Au fil du parcours, on croise d’autres silhouettes rocheuses où il est question de lions et de coqs, de niroirs et de canards mandarins.
Shidong est le siège de deux grandes fêtes des Miao : la fête des Soeurs en avril-mai et celle des Bateaux-Dragons en juin-juillet. La fête des Soeurs perpétue les cours d’amour (youfang) attachées autrefois à toutes les grandes fêtes de rassemblement des Miao. L’écrivain Gao Xingjian en a donné l’évocation la plus troublante dans son récit de voyage, à la fois quête amoureuse et spirituelle, La Montagne de l’Ame – voir note en fin d’article-
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vendredi 30 avril: Kaili-Guiyang(300KM)-Canton-Paris. Route Kaili/village Shiqiao pour voir la fabrication de papier à la main, ensuite continuation vers l’ancien village Qin Yan, route directement vers l’aéroport de Guiyang. Guiyang/Canton CZ3422(18:00-19:20)+Canton/Paris CZ347(23:55-05:45) Et retour par Beijing pour 4 voyageurs Guiyang/Beijing CA1438(20:05-22:55)
Les deux grandes fêtes des Miao
La fête des Soeurs voir dans le blog – article de Daniel du 3 janvier 2010 -A l’âge des amours(…)pris de mélancolie http://dongmiao.free.fr/?p=762
- La fête des bateaux dragons voir dans le blog – article de Daniel du 21 décembre 2009 -La montagne de l’âme http://dongmiao.free.fr/?p=719
La route Mandarine Fermé au Nord par le chaos des Wuling shan, au Sud par le massif des Miaoling, qui sépare les eaux tributaires de la rivière des Perles de celles du Yangzi, le Guizhou de l’Est regarde vers le Hunan voisin. L’extrême Est ne fut d’ailleurs séparé de l’ancien Huguang qu’en 1413, au moment où les terres de Sizhou furent rattachées à la province. La région est traversée par les rares biefs navigables du Guizhou : le Jinjiang, navigable jusqu’à Tongren, préfecture depuis les Tang, ; le Wuyang he, la plus grande voie de pénétration, navigable jusqu’à Huangping, en période de hautes eaux ; le Qingshui jiang, partiellement praticable et surtout utilisé pour le flottage du bois. Timidement d’abord, puis décisivement à partir des périodes Yuan et Ming, les Han firent de ces voies fluviales, doublées de routes pavées qui escaladaient les montagnes, renforcées par un réseau dense de relais de poste, la route Mandarine, qui traversait la province pour atteindre Guiyang et, par delà, le Yunnan. Au XVIè siècle, un important trafic commercial transitait dans l’Est : les marchandises venaient de l’Ouest, transportées à dos d’homme et de cheval, puis, embarquées à Zhenyuan, elles rejoignaient les centres de la Chine du moyen Yangzi, aux mains des puissantes corporations de négociants du Jiangxi et du Fujian.
Les albums miao Les empereurs mandchous avaient sans doute en raison de leur propre origine « barbare », une certaine curiosité pour la vie des peuples non han de leur Empire. Témoins de cette fascination, les multiples peintures sur les rouleaux de soie représentant les Miao ou Miao Man du Guizhou. Les peuples y sont représentés dans leurs activités quotidiennes (chasse, travaux agricoles …) avec de courtes notices géographiques ou ethniques. On trouve ces rouleaux dans les musées en Chine -au Gugon à Pékin, au Musée National de Taipei, à Taïwan- mais aussi en Europe au Musée Guimet à Paris, au British Museum à Londres et la plus grande collection au musée de Leipzig.
L’inquiétante étrangeté des Miao Malgré la mise en place de l’ordre Han, sous l’empire, puis dans la Chine nouvelle, les Miao demeurent pour les Han qui les côtoient, un peuple insaisissable et déconcertant. Dans le parler local, être « Miao », c’est être pareil à eux : rigide, opiniâtre et définitivement étrange. Les histoires bizarres qui circulent sur leur compte ne sont pas sans rappeler les légendes forgées sur le peuple rom dans les les campagnes de l’Europe. La plus étonnante d’entr’elles rapporte les pouvoirs du poison gu, dont les Miao détenaient le secret. Ils le fabriquaient en jetant dans une arre toutes sortes d’animaux venimeux (scorpions, geckos, serpents) sans les nourrir de façon qu’ils s’entre-dévorent. Le corps du survivant chargé du venin de tous les autres, était pilé pour en faire le poison gu. Cette recette permettait de se débarrasser d’un ennemi ou encore d’un amant infidèle. Sa particularité résidait dans son action lente : une victime repentante pouvait être sauvée. Le conte est éloquent. Sa morale est que les Miao, sans être hostiles, gardent une véritable défiance envers les autres peuples. Leur absence d’organisation solide leur valut d’être réduits par l’armée et l’administration han ou par l’autorité despotique des chefs yi.
La muraille Les Han n’hésitèrent pas à édifier une Grande Muraille afin de séparer les Miao du Guizhou de leurs frères du Hunan. Construire sous l’ère Wanli (1573-1619), elle partait de Fenghuang pour aboutir à Qianzhou, sur l’actuelle frontière entre les deux provinces. Il ne reste aujourd’hui plus rien de ce mur, rasé par des Miao révoltés au début du 17ème siècle.