Archive pour la catégorie ‘Vous avez dit Chine’

La route 312

Jeudi 4 mars 2010

GIFFORDRob Grifford, a passé 20 ans en Chine où il est arrivé à 20 ans pour étudier la langue. Il a exercé une longue activité de journaliste et avant son départ de Chine il a choisi d’effectuer une traversée de la Chine dont on peut prédire qu’elle deviendra mythique. De même que ceux qui veulent découvrir les Etats Unis empruntent la route 66, ceux qui voudront mieux connaître la Chine choisiront de suivre la route 312. Cette route part de Shanghai et se termine 4825 km à l’ouest au poste frontière du Kazakhstan. Le contraste est étonnant entre les provinces riches de l’est, Shanghai, Nanjing, et des provinces plus pauvres comme l’Anhui, le Henan ou le Shaanxi; ces provinces centrales sont le berceau de la civilisation chinoise, là se trouvent des anciennes capitales dont Xian, proche de laquelle a été exhumée l’armée enterrée de l’empereur Qin. La route 312 poursuit son cheminement traversant la province du Gansu, pauvre et polluée avant d’entrer dans la Xinjiang (Turkestan chinois, le far West au sens propre ). Depuis Xian nous sommes sur le trajet de la route de la soie, les arrêts sont scandés par de très anciens postes ou marchés où s’arrêtaient les caravanes; le Xinjiang est la patrie des Ouighours et l’auteur décrit ces lieux extraordinaires où il a pu s’arrêter: Turpan, les grottes de Dunhuang, Urumqi.

Mais ce récit de voyage ne se contente pas d’égrener des noms de lieux à la manière d’un guide. L’auteur semble quelqu’un de très attachant qui effectue ce voyage en taxi, en bus. Il lui appartient une sorte de don de savoir causer avec les gens qu’il croise, d’obtenir qu’ils parlent de leur vie, qu’ils dépassent les banalités du type « la Chine se développe ». Comme une grande partie du voyage se déroule dans le Xin Jiang l’occasion est donnée de réfléchir à « l’intégration » de cette forte minorité nationale musulmane apparentée aux turcs, au projet des autorités centrales de les associer au développement du pays, association qui signe pourtant la perte de leur propre culture.

SHANGAIDe l’est à l’ouest: Shanghai est Manhattan, et Urumqi oasis perdu des années 1920 devient Los Angeles.

Tout au long de ce voyage l’auteur questionne et s’interroge: une visite dans ce pays qui est en train de devenir une grande puissance; quels atouts de développement présenterait ce quasi continent par rapport à l’Inde ? l’histoire plurimillénaire de cet Empire n’empêchera-t-elle pas que la Chine devienne une démocratie ?

Infiniment vraie et déconcertante cette phrase qu’il lâche une jour où on lui a explique comment la corruption a permis que soit effectués dans la province pauvre du Henan des achats de sang dont va découler une diffusion massive du sida, « Je hais ce pays » et quelques lignes plus loin, quelques jours plus tard «  et je sais que je ne peux me passer de me sentir en empathie avec lui »

Je vous livre quelques passages tirés de la conclusion. 

« Il est impossible de rester neutre par rapport à la Chine. Certains étrangers la détestent du moment même où ils y ont posé le pied. D’autres l’aiment à un point tel qu’ils y prennent racine et ne peuvent pas la quitter. Je me demande s’il existe un pays capable d’opérer une telle partition dans les émotions…Ce pays où des milliers de personnes engrangent des millions et où des millions de personnes sont écrasées. Si vous réussissez à rester neutre à l’égard de la Chine c’est certainement que vous n’avez pas prêté grande attention.

Que deviendra la Chine ?KAOSHIUNG 024  enfants

Quand je débutais ma carrière de journaliste dans ce pays, j’établissais des projections: la Chine allait devenir une économie libre puis une démocratie. Mais plus longtemps vous demeurez dans ce pays moins vous êtes tenté de faire des prédictions. Mais je vous dois au moins quelques pistes de réflexion:

La Chine « est une histoire » rectiligne allant vers quelque point même si l’on ne sait pas très bien.

Puis, en suivant la route 312 j’ai pensé que j’avais tort: la Chine est aussi une histoire cyclique. Les cycles chinois sont de très longue durée. Ils s’établissent en siècles ou au moins en décennies, mais certainement pas en années ou en mois. Et j’ai le sentiment que nous sommes dans un moment ou le cycle est en train de tourner.

Et ceci est une question capitale: la Chine va-t-elle une fois encore parcourir le cycle que toutes les dynasties ont suivi ou va-t-elle briser ce cycle et suivre un chemin différent ?

Peinture 03500075Chaque dynastie est venue au pouvoir avec une nouvelle perspective et s’est opposée à la corruption de la précédente. Elle a reçu un bon accueil, a entrepris des réformes, s’est développée, a connu son âge d’or puis est tombée au même niveau d’incompétence et de corruption que le dynastie précédente. Le processus a pris cent ans, deux cents ou trois cents. L’histoire chinoise est celle de l’unification puis de la chute, de l’unification, de l’invasion . Pourquoi le futur serait-il différent ?

La Chine est actuellement ce qu’elle a toujours été. C’est toujours le même style de gouvernement impérial , un gouvernement formé d’un seul parti que le premier empereur d’il y a deux mille ans n’aurait pas de mal à reconnaître. Ceci signifie qu’il n’existe aucun contre pouvoir et qu’il n’y en a jamais eu. Confucius avait tort sur un point: les êtres humains ne deviennent pas meilleurs par eux mêmes.

Il existe des dizaine de milliers de cas de troubles dans les campagnes chaque année. Ceci attire certainement l’attention des dirigeants de Beijing et rappelle quelque chose aux historiens chinois. A moins qu’il ne s’agisse d’invasion étrangère ce furent les révoltes paysannes qui sonnèrent le glas de chaque dynastie. Maintenant qu’il a abandonné les paysans le parti communiste est devenu aussi corrompu que l’ancien Kuomintang contre lequel il s’était dressé dans les années 1930 et 1940. Jusque là, tout est cyclique.

Mais il existe d’autres facteurs qui peuvent faire penser que la Chine actuelle peut, et il s’agit juste d’une possibilité, éviter le sort des anciennes dynasties et pour la première fois inscrire l’histoire dans la linéarité.

D’abord, l’état est beaucoup plus fort que par le passé. Avec la construction des routes qui s’effectue sur une échelle et à une vitesse incroyables le gouvernement actuel peut faire ce que les dynasties antérieures n’avaient pas moyen de réaliser. Ceci signifie que des révoltes paysannes ont peu de chance de succès.

Le second point est que les dirigeants de la Chine actuelle sont chinois (han) et non mandchous ou mongols. Ils représentent les aspirations nationales (nationalistes). Il existe actuellement, et surtout dans la population urbaine, une certaine fierté née de la nouvelle position qu’occupe le pays dans le monde.

HONEST PHARMACYLa troisième raison est économique. Il existe une corruption massive. Le fossé entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser, des masses de la population sont écrasées incapable de faire face aux changements économiques. Mais l’explosion de l’économie chinoise signifie que de nombreuses options sont ouvertes pour ceux qui ont quelque volonté de s’en sortir. La route 312 est une partie de ce jeu. Des paysans en grand nombre l’empruntent certains qu’ils trouveront dans l’arc en ciel de l’est chinois quelque travail dans une usine qui leur permettra d’améliorer leur niveau de vie. Nombreux sont ceux qui ont trouvé ces boulots, difficiles, dangereux dans des endroits qui ressemblent aux usines anglaises que Dickens décrivait, mais cependant des boulots qui leur permettent de gagner en un mois ce qu’ils gagnaient en une année. La route 312 et bien d’autres routes en Chine sont devenues des soupapes de sécurité qui remplacent les rébellions d’antan.

MOTOAvec les changements économiques est arrivée une nouvelle classe moyenne urbaine, informée, mûre, consciente, portée sur les droits individuels; ceci constitue une nouveauté en Chine. Ces urbains peuvent opérer des choix au sein d’un espace public dans lequel il n’existe aucune interférence gouvernementale. Bien sût ce n’est pas comparable avec le monde occidental, cependant les gens ont des choix de plus en plus ouverts et de plus en plus de liberté. Ils n’écoutent plus le gouvernement, ils s’écoutent les uns les autres, ils s’écoutent eux mêmes. Jusqu’à présent ils ne se sont pas opposés au gouvernement dans la mesure où celui- ci leur a permis d’accroître leur niveau de vie. Cette alliance perdurera-t-elle ? Le gouvernement réussira-t-il à maintenir cette classe moyenne dans la satisfaction ? Ces points sont un des facteurs décisifs du futur de la Chine.

Quatrièmement la Chine actuelle ne ressemble plus à celle du passé parce qu’elle a opéré une révolution psychologique. La Chine a cessé d’être auto-centrée et obsédée par son passé. Elle a placé la science au dessus de tout ( à un degré qui semble même excessif) et elle a abandonné des siècles de tradition pour parvenir à la modernité. (les occidentaux devraient essayer de s’imaginer ce qu’il en serait de se débarrasser totalement de leur héritage, la philosophie grecque, les lois de la romanité, le judéo christianisme et même toutes les formes classiques en musique ou dans d’autres arts).

Peinture 03500078La Chine est donc dans une situation très différente des périodes de transition qu’elle a connues dans son histoire. La question est: les dirigeants chinois peuvent-ils gérer cette situation totalement différente d’un manière totalement nouvelle ? Et je dois dire que la réponse est non. La Chine est une société mobile du 21ème siècle enchaînée à un système politique léniniste des années 50 totalement sclérosé. La société change, l’économie change mais la politique ne change pas et ceci risque de poser des problèmes suffisamment graves pour remette en question le développement potentiel du pays. La Chine hyper-puissance? En réalité, elle est beaucoup plus fragile qu’il n’y paraît.

Le troisième principe de la révolution opérée par Sun Yat sen devait conduire à donner au peuple tous ses droits. Ceci n’a pas été réalisé pour deux raisons.

La plupart des dirigeants du parti tiennent à une sorte de droit divin de gouverner sans partage. Deuxièmement, ceux qui savent la nécessité d’entreprendre des réformes sont effrayés: la révolution de 1911 a été un échec et la Chine n’est jamais parvenue à devenir un pays démocratique. » 

Le récit de voyage et la réflexion sur la Chine se termine par cette citation de Lu Xun

« On ne peut pas dire que l’espoir existe; on ne peut pas dire non plus qu’il n’existe pas.

En son commencement, il n’y avait pas de sentiers sur la terre… et quand de nombreuses personnes sont passées par là, une route a été tracée »

Une anecdote qui peut donner à réfléchir pour notre voyage chez les minorités

route 312La route 312 qui suit l’ancienne route de la soie passe dans la ville (ancienne oasis célèbre) de Turpan. Nous sommes dans le Xin Jiang, dans la région de la minorité nationale Ouighour.

La région de Turpan, est célèbre pour sa production de raisins. Concernant les Ouighours, en cette ville touristique, l’auteur note:

« Les minorités nationales en Chine pratiquent beaucoup la danse. Tout du moins, cette pratique assidue de la danse existe dans la tête des chinois han. Il y a autant de stéréotypes dans la tête des chinois han concernant les musulmans qu’il y en a eu (ou qu’il en existe encore peut-être) chez les occidentaux. Quand vous regardez des programmes sur les minorités nationales à la télé, la danse est l’occupation majeure de ces peuples; ils dansent, ils dansent, ils dansent. Et ils tiennent à la main des grappes de raisins pendant qu’ils dansent. Et ils disent aussi que le Chine est une grande famille, une famille heureuse »

Il semblerait que tous les pouvoirs centraux voient en leurs minorités des danseurs puisque Voltaire écrivait déjà à propos des basques: « ce peuple qui chante et danse au pied des Pyrénées »

 Et enfin, ce fait historique dont j’ai entendu parler pour la première fois et qui laisse rêveur sur la manière dont l’Empire a conçu, à une certaine époque, son expansion.

zhenG_he_2 « En 1405, l’amiral chinois Zheng He quitta Nanjing et accomplit un extraordinaire voyage qui conduisit ses vaisseaux dans l’Asie du sud est, en Arabie et en Afrique. Cet épisode a pris place quatre vingt dix ans avant les expéditions de Christophe Colomb. Les sources chinoises indiquent que la flotte de Zheng He comportait 300 vaisseaux et 28000 personnes. Les mêmes sources disent que le vaisseau amiral avait une longueur de 120m.; certains experts doutent qu’il ait été possible de construire un navire de cette longueur à cette époque. En 1492 Christophe Colomb partit avec 88 personnes. La Santa Maria mesurait moins de 30 m.

Les historiens ont l03500161 vaisseau expéditiononguement débattu de la question de savoir ce qu’il en eût été si Zheng He avait poursuivi ses expéditions. Que serait-il advenu s’il avait conquis des territoires ultra marins ? Mais il n’en fut rien. L’empereur qui avait décidé de l’expédition mourut en 1424. Des troubles survinrent en Chine. Un de ses successeurs sur le trône ordonna la destruction de tous les vaisseaux de haute mer. Ainsi, la marine Ming du début du 15ème siècle passa de 350 navires à 0. Cette décision s’avéra catastrophique. »

voir l’article de Wikipedia sur Zheng He (qui appartient à la minorité musulmane hui)

 Le livre China Road . A journey into the future of a rising power par Rob Gifford a été édité en 2007. Il fait suite à des voyages réalisées en 2004 et surtout, pendant 2 mois au cours de l’été 2005.

Une dizaine de photos en rapport avec le voyage sur la route 312 se trouvent sur le site du photographe www.patrickfraserphotography.com

Ticket pour la Chine – « Fils du Ciel »

Vendredi 18 décembre 2009

Aujourd’hui  ticket d’entrée virtuel pour l’exposition  à Bruxelles « Fils du Ciel » -Palais des Beaux Arts-.  Jade, bronze, porcelaine et brocart pour témoigner de 5 000 ans du passé de la Chine.

http://www.europalia.eu/europalia/home/

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Les idéogrammes

Lundi 7 décembre 2009

Ceci est un sujet qui nécessite grande concentration.Nous aborderons de front la question de l’écriture chinoise sans nous intéresser comme l’a fait un linguiste allemand du siècle dernier Braïz von Hoürtfeü Braiz von hourtefeuqui, dans son ouvrage célèbre « Die Chinese gechiste und skripturale workersttadlen im litterature » (Leipzig 1897) s’interroge sur le rapport existant entre l’écriture et « les façons de table dans la Chine traditionnelle », émettant l’hypothèse que les chinois ont choisi d’écrire au pinceau parce qu’ils mangeaient avec des baguettes. Hypothèse qui n’a pas été suivie. 

L’idéogramme qui cache bien son jeu. Pour qualifier l’écriture chinoise on emploie ordinairement le terme d’idéogramme : les spécialistes (1) ne manquent pas d’expliquer que le terme est inadéquat et que l’on distingue :

des pictogrammes : exemple (rì) (le soleil) aboutissement d’une forme archaïque où la représentation était un cercle avec un point en son centre.

des idéogrammes : soit simples ex. haut (shàng) , bas (xià) ou composés (míng) = clarté composé du soleil+ de la lune.

des idéo – phonogrammes composés de manière double táng , le sucre composé de l’idéogramme mǐ –le riz- et de l’idéogramme  táng dans cette composition, le 2ème élément jour un rôle phonétique.

 De cette présentation sommaire, nous pouvons découler une cascade de conclusions :

- que l’appellation « caractère » est fausse. Bien sûr nous trouvons de bons caractères mais cela n’explique pas pourquoi il y en a de mauvais,

 - kailique nous ne pouvons jamais deviner une prononciation d’après une graphie d’autant qu’ayant affaire à un langue tonale (4 tons en mandarin standard) vous risquez gros à vous lancer à prononcer si vous n’êtes pas sûr. De là le proverbe chinois bien connu « il faut tourner 7 fois la langue dans sa bouche avant de causer car il y a peut-être des grains de riz coincés entre vos dents ». Imaginez qu’au cours de notre voyage à Kaili par exemple,  vous désignez, dans le restaurant, un idéogramme que vous pensez savoir prononcer et qu’au lieu du gignolet kirr attendu on vous apporte un plan de Lisieuxplan lisieux

  - que les idéogrammes que vous devez apprendre doivent être mémorisés en commençant par le début et en allant vers la fin.  

 Combien y-a-t-il d’idéogrammes ? Le premier dictionnaire établi compulsivement pendant le règne de l’empereur Kang Xi kang xi(1662-1722) recense entre 45.000 et 50.000 de ceux-ci. Vous n’êtes pas obligés de les apprendre tous. Selon les situations (ce que les linguistes nomment les niveaux de langue) le nombre des idéogrammes utiles varie entre 1500 et 5000. J’avais entendu dire qu’un élève de collège en connaissait 1500, un lycéen 3000, une personne ayant fait des études « classiques » environ 5000 et Mr. Peyrefitte, le distingué sinologue : 17.  Pour mémoire les chansons de J. Halliday sont écrites avec 300 mots, une tragédie de Racine en comporte 800, un livre de Mussot se lit avec 453 mots , Pancole 455, et au commissariat, en bas, on en utilise 34. 

Des formes complètes aux formes simplifiéesLors de l’instauration de la République Populaire de Chine,  an 1949 du calendrier grégorien, an 38 du calendrier républicain et année Ji you du calendrier avec les branches célestes et les tiges terrestres (ceci afin de savoir si vous avez suivi le cours antérieur), le gouvernement décida de simplifier les idéogrammes dans le but de permettre la scolarisation d’un grand nombre. Que veut dire simplifier  sinon rendre plus simple ou s’efforcer d’atténuer la complexité de la graphie. Je vais là, en un instant vous donner une série didéogrammes et vous noterez dans la colonne de gauche la graphie traditionnelle et dans la partie droite la graphie simplifiée.  

est devenu     adverbe de négation ; pron. wú

  est devenu     en composition pour « voler » (dans le ciel) ; pron. fei

  est devenu      yang (le yin et le yang) côté lumineux ; vous noterez le pictogramme du soleil en composition ; pron. yáng

  est devenu      yin (id.) côté sombre ; vous noterez le pictogramme de la lune en composition ; pron. yin-

  est devenu     que l’on va trouver en composition dans « usine » ; pron. chǎng  (2)

Nous pourrons discuter de l’avantage ou non de la simplification au cours du voyage. Sans vouloir vous influencer j’y suis très très réticent mais je suis le seul de cet avis, ma sœur d’Asnières ayant été enthousiasmée (et c’est peu dire) par cette mesure. 

Comment chercher des idéogrammes dans un dictionnaire ? (vous allez voir comme je suis pédagogue) cervantes

quand vous lisez : « nevertheless » vous prenez votre dictionnaire anglais français et vous apprenez qu’il s’agit de « néanmoins ». Ce sera difficile à placer dans la conversation mais vous y arriverez. Donc vous avez eu le sens et même la prononciation en phonétique internationale. Quand vous lisez «  El castillo de my madre » vous savez, avec un dictionnaire espagnol que c’est l’œuvre majeure de Cervantés : Ruy Blas  

  Mais quand vous voyez ça (bien que ce soit des idéogrammes simplifiés) : 

 中华人民共和国

Que faites vous ? D’abord vous allez acheter un dictionnaire. Ensuite vous pouvez le feuilleter page après page pour trouver un idéogramme après l’autre. C’est une méthode très sûre.  Mais les chinois qui ont une culture plurimillénaire ont inventé une solution radicale. Ils ont inventé les radicaux. Nous dirons même qu’ils ont inventé 214 radicaux et pour qu’on les reconnaisse mieux, ils les ont appelés « clés ».

 Supposons donc le problème résolu comme dit my coach. Pour chercher un idéogramme dans un dictionnaire, vous pouvez (car il y a d’autres méthodes) et donc vous devez : connaître le radical et compter le nombre de traits en sus du radical puis vous vous reportez dans votre dictionnaire à la liste des idéogrammes listés sous le radical en question. Les idéogrammes sont rangés par nombre de traits croissants et ainsi vous arrivez à votre idéogramme. Je prends un exemple ci-dessus :

radical nombre de « traits » en sus de la clé 5. Le seul problème, allez vous dire, est de reconnaître le radical. C’est vrai. Mais je ne vais pas vous effrayer pendant cette initiation car je n’aurai plus personne quand vont débuter les cours payants. 

 Alors   一路顺风 yi lù shùn feng Une Route avec le vent soit « bon voyage ».bon voyage 

 

 Crédits La décoration de cet article est dûe à Mme MEDINA – La musique à Arnaud MEDINA – La mise en page graphique à René MEDINA – -La publicité à Geneviève MEDINA – La gestion du courrier des lecteurs à Albert MEDINA – Le suivi des abonnements à Isabelle MEDINA – Directeur de la publication : François Belloustarrain. 

(1) Grammaire élémentaire du chinois par Alexis Rygaloff editions PUF pg. 14 squsine

(2) L’USINE – cliquer sur la flèche verte ci-dessous pour démarrer le son 

 

 
 

Ce que vous pouvez encore ignorer et ce que vous pouvez vous dispenser de savoir doit être au moins égal (en somme) à ce vous n’ignorez plus ou avez appris récemment concernant la Chine

Vendredi 20 novembre 2009

Ton emphatique et professoral : « hum hum ! Il est dit dans le Dao De jing Dao de Jingou le Traité de la Voie, en son Livre XI,

« Trente rayons convergent au moyeu, mais c’est le vide médian qui confère à la voiture sa fonction……Une maison est percée de portes et de fenêtres, c’est encore le vide qui permet l’usage de la maison….Ainsi ‘ ce qui est ‘ constitue la possibilité de toutes choses; ‘ce qui n’est pas’ constitue sa fonction ».

Nous comprenons donc, selon la philosophie taoïste, que le vide est plus important que le plein. Merci de ne pas m’inviter au restaurant car j’aurai peur que nous alignions en début du repas sur la table,  des bouteilles vides.

Notre propos du jour est de donner raison à ce principe taoïste en l’appliquant aux deux réalités du savoir et de l’ignorance en ce qui concerne notre prochain voyage en Chine. Il faut donc que nous ayons une base solide de savoirs qui ne nous serviront à rien et d’inculture qui nous sera de la plus grande utilité. Les guides touristiques alignent d’ordinaire des chapitres sur ce que vous devez savoir sur l’histoire, la culture et l’art culinaire chinois. Nous tordrons le coup à ces idées reçues.

Ainsi: plutôt que d’apprendre à vous servir des baguettes, munissez vous dans votre sac d’un nécessaire fourchette+couteau+ cuiller (vieux campeur.com: 2,56€ hors frais de port)  vieux campeurAinsi:  au lieu de vous essayer au mandarin, révisez votre espagnol: il y aura bien dans le groupe de touristes de la table à côté un espagnol qui parle un mandarin correct.

Maintenant que le principe est fixé, envisageons l’ensemble de l’ignorance que nous devons acquérir

confucius

Confucius

Sur la philosophie chinoise : que l’existence de Confucius

n’est pas prouvée et d’ailleurs, qu’avec un tel nom, c’est sans doute un personnage d’Astérix.

adour

l'Adour

Sur la géographie : que les capitales portent en chinois des noms de points cardinaux suivis de « jing » et que l’on a ainsi « la capitale du nord » (Bei Jing) « la capitale du sud ( »Nan Jing ») la capitale de l’Est ( »Dong Jing appelée souvent To-Kyo) et que c’est vraiment de la confusion la plus totale puisque les chinois mettent une de leurs capitales dans un pays étranger et qu’il leur manque une « capitale de l’Ouest » qu’ils ont perdue au jeu. Et sur la géographie aussi, nous avons cette erreur grossière qui devrait attirer notre attention, que les fleuves de Chine se jettent à l’est alors qu’il est bien connu que les rivières, et fleuves se jettent à l’ouest (ex. La Seine, la Loire, l’Adour

Bénodet

port de Benodet

la Garonne) et que si le Rhône se jette au Sud c’est parce qu’il vient de la Suisse et qu’avec ceux-là tout devient possible. Autre particularité géographique à oublier que les chinois distinguent 5 points cardinaux (le nord, le sud, l’est, l’ouest et le centre) et que quand j’ai parlé de ça à my coach qui est un navigateur historique ça l’a fait rire autant que l’histoire bien connue  » Stravenger- Fatima », il a même ajouté qu’avec une telle organisation des points cardinaux on n’est pas près de naviguer son bateau au port de Bénodet.

Zhu Di dynastie MING

Ming

Sur l’histoire : que l’on dit que la Chine fut un empire avec des successions dynastiques par exemple les Xia, les Shang, les Zhou, les Qin, les Han, les Sui, les Tang, les Song , les Liao, Les Xia de l’Ouest, les Jin, les Yuan (qui étaient en fait des Mongols qui ont pris ce nom pour qu’on les prenne pour une monnaie) , les Ming

Henri III

Henri III

et les Qing mais que en fait les empereurs ne s’appelaient pas I, II, III, IV,…..XIV ou même XV, ce qui ne fait vraiment pas sérieux. Nous avons, nous, et même les anglais, des successions dynastiques claires que les écoliers peuvent mémoriser: François Ier, Henri II, François II, Louis XII, Charles IX, Henri III …ça au moins ça coule…Autre raison qui prouve qu’il n’est pas nécessaire de connaître l’histoire de la Chine, c’est que souvent, les dynasties ne se suivent pas: vous imaginez à peine la difficulté de l’écolier chinois à qui on dit que pendant les Zhou il y a « les Royaumes combattants«  et « le printemps automne«  le gamin attend l’hiver ou l’été et arrivent….. les Qin père et fils (comme les Sar…non, pardon) . Et les interruptions de ce type sont fréquentes: après les Han nous arrivent les Trois Royaumes ; à un certain moment, il y a même 16 Royaumes, un peu plus tard les dynasties du nord et celles du sudje vous passe la complication, il y a même un moment où ils ont inventé les cinq périodes et les dix royaumes. Comme à l’accoutumé certain diront qu’il faut savoir tout cela quand on fait collection de timbres philatéliques. Eh bien là, je vous arrête tout de suite, stoppez la mémorisation, il n’y avait pas de timbres postes de philatélie à ces époques. Donc concernant l’histoire que l’on dit (mais ça reste à prouver) plusieurs fois millénaire de ce pays, si vous êtes en train de lire des guides et que vous en êtes aux pages « Ce qu’il faut savoir de l’histoire de la Chine » par J.L. Domenach, passez au chapitre suivant, vous vous épargnerez un mal de tête. D’autant que, dans la croisière sur le Li Jiang (qui coule vers l’Est) personne vous parlera des dynasties anciennes dont la mention dans la bouche de l’étranger suscite toujours un sourire amusé des chinois qui se demandent pourquoi le diable de grand nez a été mettre son précisément grand nez dans cette bouillie incompréhensible.

Ça a été long, car je sens bien que c’est chez vous un noyau de résistance, mais suivez votre indolente pente naturelle et ne vous agacez pas les crocs avec l’histoire de la Chine.

Nous avons établi trois non savoirs utiles : la philosophie, la géographie et l’histoire chinoises.  geographie chinoise

Mais alors me direz vous que faut-il savoir pour partir voyager en Chine ? Nous sommes là pour en discuter ne nous énervons pas.

D’abord que la monnaie s’appelle le yuan. Ensuite qu’un centième de yuan c’est un fen, qu’un dixième de yuan c’est un jiao que la monnaie se dénomme génériquement ren min bi (c’est à dire  » la monnaie du peuple ») que l’euro est à peu près équivalent à 10 yuan (on va pas mettre de ’s’ pour donner l’impression qu’il n’y en a pas beaucoup) que l’étranger est un personnage assez fruste mais qui possède des yuan, que la carte de crédit de l’ami étranger lui permet d’obtenir des yuan à la banque, que l’ami étranger ne sait pas bien compter et que l’on peut lui faire prendre des yuan pour des lanternes que si l’étranger sait bien compter ce n’est plus un ami mais un calculateur.

Ensuite, et ce sera mon dernier mot, que l’ami étranger n’est pas chinois. Ce qui signifie en clair qu’il ne raisonne pas « standard » : ainsi l’ami étranger veut visiter des endroits où il n’y a pas beaucoup de monde, mais  faisant cela, il se prive d’aller dans les vrais lieux touristiques où il y a des magasins bien achalandés pour acheter en yuan  yuan 2des souvenirs à ramener à la famille ; l’ami étranger trouvera, comble de mauvais goût, que les vieux temples sont préférables aux temples neufs ou rénovés tout étincelants d’or et de dorure, dont les piliers sont rouges sang et où on peut acheter des CD de musique bouddhique avec des soutras qu’on peut écouter à la maison. Vous dire que l’ami étranger a des goûts d’étranger est quasiment un pléonasme. J’en citerai un dernier exemple : l’ami étranger, le matin, et même le midi boit du café au lieu d’avoir avec lui une petite bouteille thermos pleine d’eau chaude dans laquelle flottent quelques feuilles de thé, boisson savoureuse dont on peut s’abreuver au long de la journée, tout en crachotant des bouts de feuilles de thé autour de soi.

Voilà, amis étrangers, pardon ! camarades et amis voyageurs, je vous ai entretenus des savoirs qui ne vous seront pas nécessaires pour entreprendre notre voyage et de ceux qui vous sont, par contre,  indispensables.

Sein und ZEIT

Jeudi 15 octobre 2009

Pinocchio[Suite à mon article précédent sur XIN HAI GEMING, j’ai eu la surprise de rencontrer quelqu’un qui l’avait regardé avec beaucoup de concentration. Ce monsieur que je ne nommerai pas pour préserver l’identité des retraités qui vivent à Garches, a fort aimablement signalé une mienne et impardonnable erreur. La révolution xin hai a eu lieu en 1911 et non en 1919 et ce gentil correspondant d’ajouter que mon propos présentait redondance puisque gemin signifie révolution et qu’il n’y avait pas lieu de parler de la révolution du xin hai geming puisque l’idée de révolution était contenue dans le geming. Dont acte.

Il me revient maintenant de vous entretenir d’une matière qui lorsque je m’aventure à en traiter pousse à rire toute assemblée (un peu comme lorsque quelqu’un raconte  l’histoire fameuse de la liaison aérienne  » Amsterdam-La Mecque »‘ ). Je vais vous parler de mathématiques ce qui est chez moi un défi humoristique et qui, de plus ne manque pas de sel puique notre groupe ne compte pas moins de 8 personnes versées dans cette science exacte.

Je traiterai donc des mathématiques à partir du calendrier. Je vous disais l’autre jour que l’année du xinhai geming (1911) était celle qui faisait débuter le comput des années en Chine ROC (Taiwan pour faire simple) où nous sommes maintenant en l’année 2009-1911= 98.  Ceci est une exotique manière de calculer la succession des années, personne n’y avait pensé et d’ailleurs un décret du XXIV Vendimiose de l’an XV de la République Française proscrit ce genre de fantaisies. On pourrait trouver d’autres exemples: ainsi, le monde mulsulman compte les années à partir de la naissance du Prophète; à la Défense de Puteaux , la succession des années de Maître Jean- des- Tours est une manière commode d’entrer dans une ère nouvelle etc… La civilisation chinoise ne pouvait faire débuter la succession des années à la naissance du Christ car les habitants de l’Empire Céleste ne croyaient pas en Dieu. On entreprit donc de compter en années de règne:

année 6 du règne de Tai Zhong,TAI ZONG

année 22 du règne de Qian Long Qianlongetc… j’arrête là car poursuivre serait se défier de votre intelligence, or il est bien connu que si nous partons ensemble en voyage c’est parce que nous avons un QI légèrement supérieur à celui que les neuropsychiatres utilisent pour étalonner le 0 (nous nous rapelons que Br. Htf. est le mètre étalon de ce seuil).

En resterions nous là que la chose serait pliée, or il n’en est rien. Reprenons notre exemple et répondons enfin à la question: pourquoi la révolution s’est-elle dénommée du xin hai et non de l’an 6 de l’empereur le dernier ? Outre le comput que j’ai précédemment mentionné, celui à partir des années de règne, le calendrier chinois en connaît un autre où vont être mis en corrélation 10 éléments dits « tian gan » (racines célestes)  et 12 éléments dits « di zhi » (branches terrestres): les 10 éléments célestes sont: jia, yi, bing, ding, wu, ji, gang, xin, ren, gui; les 12 branches terrestres sont: zi, chou, yin, mao, chen, si, wu, wei, shen, you, xu, hai. Attention notez bien que nous ne sommes pas dans les signes zodiacaux ou la succession des douze désignations animales des années lunaires. Si on précise par 1,2, 3, 4 etc… la série racines célestes et par a, b, c, d, la série branches terrestres, la désignation d’une année est obtenue par la combinaison 1,a; 2, b. etc… il ne vous a pas échappé que la désignation « xin » est le 8ème élément de la série des racines célestes et qu’il est combiné à « hai » qui est le 12 ème élément de la série des branches terrestres. Et nous pouvons dire sans nous tromper que 2009 est l’année ji, chou, 2010 l’année geng yin, 2011 l’année xin, mao etc… et vous pouvez continuer vous même la combinaison des deux séries. Vous avez noté en passant que la combinaison aboutit à un cycle de 60 années, voilà pourquoi 60 années est un chiffre clé et donc, ce n’est pas un hasard si la République Populaire à tenu à fêter avec faste le 60ème anniversaire de son instauration. Je vous rappelle par ailleurs pour votre distraction et instruction ce qu’écrivait l’auteur du Huai Nan zi: « sachant que la vie embryonnaire dure 10 mois « Le Ciel vaut 1; la Terre vaut 2; l’Homme vaut 3; 3 fois 3 font 9; 9 fois 9 font 81 càd octante et un : 1 régit le soleil, le nombre du soleil est 1 càd Une dizaine . Le soleil régit l’Homme; c’est pourquoi tout homme naît au 10ème mois de gestation ». 

Mais maintenant que nous avons la maîtrise du cycle bi-radicaux vous allez me demander quand le faire commencer. La réponse n’est ni oui ni non ni peut-être,  la réponse fort éclairante est que le cycle débuta au début du règne deYellow_Emperor[1]

 l’empereur Jaune (Huang Di) soit en 2697 avant J.C. Sur ce point, je dois l’avouer, les experts s’interrogent. Fût-ce au début du règne du susdit ou à la 61 année de son règne. En réalité la question ne change rien puisque le cycle est de 60 ans. Donc notre calendrier a débuté une année bing (3éme élément de la série des racines célestes) xu (11ème élément de la série des branches terrestres). Esprits logiques comme vous êtes vous allez me demander des preuves. Eh bien je les tiens sous la main mes amis. Si vous reprenez la succession des deux séries en partant de bing xu en 2697 ou 2637 avant JC vous arriverez bien à ji chou en 2009. Eclairant non ? et balayant toute objection d’esprit réfractaire. 

         Ainsi donc, pour parler comme BHL nous avons deux types de temporalité dans la culture chinoise antérieure à 1911: une temporalité  basée sur la succession des règnes dans une dynastie,  et,  à côté , une temporalité de couleur linéaire dans une succession circulaire. Je tiens à préciser que ceci ne nous est d’aucune utilité pour notre séjour chez les miao et les dong qui s’en rincent l’oeil avec une pipette à bulle.Pipette

Et pour terminer cette incursion mathématique je vous parlerai de la série des 10.000. Les chinois comptent à partir de 1. (si les arabes n’avaient pas inventé le zéro, ils commenceraient à 2). Ils arrêtent de compter à 9.999 et entrent dans une nouvelle série qui débute à 10.000 et se termine à 99.999.999. Pour exprimer 30.000 on dira 3 fois dix mille, un million correspondra à cent fois 10.000. Ainsi ne vous étonnez pas si, parfois, des guides touristiques vous expliquent que « cette ville a 30.000.000 d’habitants » et comme vous vous en étonnez rectifient en précisant qu’il s’agit de « 300.000″. Ne les blâmez pas essayez vous même de calculer avec ce système qui part des unités puis repart des dizaines de mille puis de cent millions.

N’est pas un génie de la mathématique qui veut et jusqu’à nos jours,  seul notre Président a été capable de compter jusqu’à l’infini deux fois.

 Nota: le titre de cet article est tiré de l’édition allemande des aventures de Pinochio.

Batiks Miao

Mardi 13 octobre 2009

L’occasion est venue de sortir de notre tiroir trois Batiks Miao du Guizhou. Ils proviennent de la collection de M. Liu Yong, exposée à Chinagora (Maisons-Alfort) du 18 juin 1994 au 15 janvier 1995. A l’époque, nous avions craqué devant la beauté des décors de ces tentures murales centenaires et devant la force symbolique et mystérieuse qu’ils expriment. Nous sommes particulièrement heureux de vous faire partager les commentaires que nous avions relevés, et espérons pouvoir lever toutes les clés de lecture, lors de notre prochain séjour au Guizhou.
Sur la brochure de l’exposition, J. Pimpaneau écrivait : « les Miao, population qui occupait la moyenne vallée du Yangtsé avant d’être repoussée par les Han, dés la haute antiquité dans les régions montagneuses du sud-ouest, ont développé la broderie et le batik pour décorer leurs habits et leurs demeures. Malgré des influences réciproques entre eux et leurs occupants au cours des siècles, ils ont gardé un style qui leur est propre, abondamment illustré dans cette exposition. Mais ici encore, les motifs s’expliquent par toute une pensée, toute une culture : la robe ornée d’oiseaux était celle de prêtres dont l’état d’esprit était capable de s’envoler vers le domaine des dieux. »

Tenture murale N°1

Tenture murale N°1

Pièce composée de deux bandes de tissu raboutées horizontalement par une couture centrale. Le bleu indigo est légèrement blanchi, fatigué par différents lavages. L’effet est accentué par le flash de l’appareil photo. Le décor est principalement composé de fleurs et d’oiseaux fantastiques. L’espace est occupé de manière harmonieuse et animée autour des deux oiseaux qui forment une fausse symétrie autour de l’axe central. Seuls, les symboles qui ornent l’encadrement constituent une réelle symétrie. A noter que sur les quatre angles intérieurs du décor de la tenture, un seul angle n’est pas fermé par une volute. Faut-il y voir la force d’un symbole ? Question à résoudre sur place

Détail de l'oiseau (partie supérieure du Batik)

Détail de l'oiseau (partie supérieure du Batik)

Détail de l'oiseau (partie inférieure du Batik)

Détail de l'oiseau (partie inférieure du Batik)

Les Miao vénèrent l’oiseau en qui ils reconnaissent la mère de l’humanité. Dans la région montagneuse de la lune (La Colline de la Lune ou Montagne de la Lune 月亮山 (Yuèliàng Shān) est une colline qui possède une arcade naturelle, située à quelques kilomètres de Yangshuo, au sud de la région autonome de Guangxi. On y accède par le village de Fenglou près de Jilin), les Miao se considèrent comme les descendants des oiseaux.

A paraître très prochainement sur vos écrans :
1- La technique du Batik
2- Présentation de la deuxième tenture murale avec ses détails.

jp/mc

Batiks Miao (suite)

Lundi 12 octobre 2009

LA TECHNIQUE du BATIK :

 Les spécialistes vous diront que les tentures murales présentées dans ce blog, ne sont pas des batiks, parce qu’ils ne répondent pas à la technique du batik. C’est vrai, et pourtant, dans le langage commun on les appelle quand même batiks. Car si le batik est une technique bien particulière de teinture sur réserve à la cire, il existe d’autres techniques sur réserve à la cire, chacune étant désignée par un terme approprié. Nous allons décrire celle utilisée pour la fabrication des tentures, aussi appelée technique du couteau à la cire ou « ladao » par les spécialistes:

 Alors, comment ça marche ?

 Préparation du motif : 

  •  prenez une étoffe en tissu naturel, du coton blanc écru fera très bien l’affaire.
  •  esquissez le motif sur l’étoffe. Les Miao aiment bien les  papillons, les oiseaux, les fleurs, les poissons, les dragons et pleins d’autres petites bêtes. Mais, vous n’êtes pas obligé de copier et pouvez choisir autre chose, voir même, si vous êtes pressés, sauter l’étape et passer directement à l’étape suivante.
  •  enduire le motif réalisé, de cire d’abeille fondue, à l’aide d’un stylet en bambou, appelé aussi couteau à cire ou « ladao » (par extension, on a donné ce nom au procédé).

 Préparation de la teinture:

  •  vous procurer des feuilles d’indigotier de la variété Indigofera pseudo-tinctoria Matsum et faites les macérer dans une bassine d’eau.
  •  laissez fermenter le mélange jusqu’à ce que l’oxydation du glycocide contenu dans la feuille produise un bleu profond et durable, celui du fameux bleu indigo.
  •  filtrez les feuilles dans un chinois (nous recommandons « Han », une marque qui a fait ses preuves), avant de procéder à la teinture :

 Teinture :

  • Trempez l’étoffe de coton blanc écru, portant les motifs enduits de cire, dans le bain du fameux bleu indigo que vous avez obtenu par fermentation des feuilles d’indigotier. Par la magie des couleurs, dont seul un authentique Miao connaît le secret,  l’étoffe de coton blanc écru prend la teinte du fameux bleu indigo, à l’exception des motifs enduits de cire qui restent imperméables à la teinte.

 Révélation du motif :

  •  Prenez l’étoffe teintée avec ses motifs enduits de cire et tremper la dans un bain d’eau bouillante. Savez-vous alors ce qu’il advient ? La cire, allergique au sauna, se liquéfie à la chaleur et restitue le coton blanc écru qui, tout nu, détache la blancheur de ses motifs sur le fond bleu de l’étoffe.
  •  Bien rincer l’étoffe à l’eau claire, l’étendre sur un fil, de préférence à l’air, dans le jardin, et la laisser sécher avant de l’apposer au mur de votre salle à manger.

 Magique, non ?

TENTURE MURALE N°2:

Batik2Pièce composée de deux bandes de tissu aux couleurs vives, encore bien conservées. Le décor, distribué symétriquement de part et d’autre de la ligne horizontale, matérialisée par la couture de raccordement des deux bandes, est composé d’oiseaux imaginaires, de fleurs et de papillons aux corps de poisson. Remarquez que chaque oiseau tourne son regard vers l’extérieur de la tenture et ne présente qu’une seule patte, tournée vers l’intérieur.

Détails :

Détail de l’oiseau (partie supérieure du batik)

Détail de l’oiseau (partie supérieure du batik)

Les fines lignes bleues perceptibles dans le blanc du décor, proviennent des fines craquelures de la cire au séchage, devenues alors perméables à la teinte. Ces craquelures sont reconnues comme une caractéristique particulière de la teinture sur réserve à la cire. 
Détail du papillon au corps de poisson, avec un bébé poisson (partie inférieure du batik)

Détail du papillon au corps de poisson, avec un bébé poisson (partie inférieure du batik)

Les commentaires relevés lors de l’exposition Chinagora  de 1994/1995, nous révèlent que :
« Les Miao vénèrent l’oiseau, le poisson, le papillon et le bœuf. Le papillon parce qu’ils le considèrent comme créateur de leur race, l’oiseau parce qu’il symbolise le ciel et le soleil, le poisson parce qu’il incarne la terre et l’eau, le bœuf parce que Chiyou (*), que les Miao considère comme leur chef, est un personnage mythique représenté par un homme à tête de bœuf. »

 (*) Selon Wikipedia : Chiyou est revendiqué comme ancêtre par plusieurs ethnies non Hans, en particulier les Hmongs (Miaos) (1) chez qui il existe plusieurs légendes le concernant.

 (1) Francis, qui est tout à fait capable de nous parler des Hakkas pendant des heures, a peut-être quelque chose à nous dire sur les Hmongs appelés aussi Miaos ou sur les Miaos appelés aussi Hmongs ?

XIN HAI GEMING

Samedi 10 octobre 2009

Sous cette appellation curieuse et néanmoins chinoise se cache une réalité qu’il nous importe urgemment (vous allez comprendre pourquoi) d’élucider.

Comme l’explique le très savant Professeur DOMENACH (note bas de page ) XIN HAI GEMING signifie « révolution du xin hai ». Nous en déduisons que  geming veut dire « révolution », ce qui peut aisément se vérifier puisque quand on dit « wen hua da geming » tout le monde comprend que l’on parle de « révolution culturelle ». Ceci établit de manière certaine un état des choses dans lequel, en temps normal, les mots ne changent pas si aisément de sens. 

Revenons à notre XIN HAI GEMING.

En ces époques, et même depuis 1622, la Chine était gouvernée par un empereur. Rien d’étonnant à cela, il y avait longtemps que la chose durait et n’a pas un Sarkodent à portée de main qui veut. Pourtant, la tradition chinoise ne parle pas de cette période comme  celle de « la dynastie Qing« , Dynastie Qingmais  précise toujours « la dynastie mandchoue ». En effet, les Qing comme leur nom l’indique sont des mandchous venus du nord est de la Chine (là habitaient Marie Claude et Jean Pierre). Ils ont renversé (en 1622) les Ming qui sont eux, madame,  une vraie dynastie purement chinoise. La dynastie Qing bien qu’elle comporte de très grands empereurs (Kang Xi, Qian Long par exemple et mes lacunes m’empêchent de trouver d’autres exemples) demeure victime de sa tare originelle, ce n’est pas une dynastie han, elle est constituée de sans papiers… en somme.

De plus cette dynastie, depuis le début du XIXème siècle gère le pays n’importe comment. Jean Pierre nous expliquera comment la Chine se fit étriller par les puissances étrangères, la Grande Bretagne bien sûr, la France évidemment, le Japon aussi, l’Allemagne itou, c’était une telle catastrophe que même l’Italie se mit (je crois) au dépeçage en règle.

A l’intérieur ce n’était pas mieux. Les révoltes succédaient aux soulèvements:  les taiping, les poings de justice (que mon prof d’histoire appelaient les « boxers », va-t-en savoir pourquoi ?). Intrusions étrangères, concessions internationales, la Chine était écrasée par les diables d’étrangers et même les « petits hommes » (les japonais, car suite à la guerre de 1894 la Chine dut céder au Japon une partie de son territoire inaliénable « Taiwan »). Bref, la chienlit ! En plus vers la fin le pays était dirigé par une femme (vous voyez ce que je ne veux pas dire) (ouh ouh le vilain sexiste!)      Impératrice     l’impératrice Tseu Xi   acheva de ruiner le pays.

Vous pensez bien que la révolte agitait les milieux qui pensent. Des partis d’opposition se constituaient en cachette du Maître de la Police (qui s’appelait Hor Tte Feu), bref la marmite bouillait or c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes. L’âme de cette révolte, son ferment, son inspirateur,

son organisateur SUN YAT SEN était un médecin Sunyatsenchinois (né dans la province de Canton). Après des études de médecine à Hong Kong, il exerca à  Hawai (le parallèle est surprenant avec Gandhi qui, après des étude de droit à Londres exerça la profession d’avocat en Afrique du Sud et fut lui aussi un « père de la patrie »). L’obsession de SUN YAT SEN  était d’organiser l’opposition, de renverser la dynastie mandchoue et d’instaurer une république. SUN YAT SEN est un homme injustement oublié. Son portrait se trouve dans tous les lieux publics de Taiwan, dans les années 80 son portait géant figurait même en place d’honneur à Tian An Men pour le 1er octobre. (Je l’ai même vu, ce portrait, dans une école chinoise de la brousse thaïlandaise où l’on m’expliqua que c’était sans doute le fondateur de l’école !). Aventures rocambolesques survenues à SUN YAT SEN qui parcourait le monde pour chercher des subsides, il est même enlevé à Londres par la police impériale chinoise déguisée en fontaine (je ne suis pas sûr du déguisement, mais le rapt est authentique). Or pendant que SUN YAT SEN voyageait la marmite continuait à bouillir, l’agitation à monter. Or l’agitation montant ça finit bien un jour par produire une insurrection, celle ci prit la forme d’une insurrection militaire. Elle eut lieu à Wuhan le 10 octobre 1911 (10.10.11) et fut nommée la révolution  Xin Hai.

Alors là, allez vous me dire, car je connais votre esprit à la fois inquisiteur et matois voire taquin, pourquoi parler de cela aujourd’hui ? La réponse est oui.

Petit cours de chinois. Le mot mois, se dit yuè; et l’on compte ainsi: mois un (chez nous, janvier) :  » yi yuè », mois deux (chez nous février)   »er yuè », mois trois (chez nous ….bien !) san yuè…bon j’arrête.  Je saute au mois d’octobre « shi yuè ». Voyons la graphie: dix s’écrit comme une croix + . Le dixième jour du mois du mois d’octobre est donc le double dix soit plus simplement deux croix ++. La révolution geming eut lieu le 10 Octobre 1919 et est donc célébrée comme le double dix. Cette date fut la fête nationale de la république de Chine et est actuellement toujours célébrée sous ce costume à Taiwan (ROC voir note d’avant). Voilà donc ce qui me conduisit précipitamment à vous parler de la révolution xin hai, c’était parce que le 10 octobre arrivait juste devant.

Alors cette petite révolte, d’une minable garnison crasseuse, dans une bourgade sordide, d’une province inconnue dans un pays quasiment en ruines déclencha un formidable mouvement qui renversa la dynastie moribonde et permit à Bertolucci de réaliser un bien joli film….. en somme. Plus sérieusement, je ne suis pas historien de profession, vous devez bien vous douter que ma présentation sans être totalement inexacte est très très sommaire. ( ce n’est pas en l’apprenant par coeur que vous gagnerez au jeu des mille euros de questions pour un champion du « c’est mon dernier mot Jean Pierre »).

Pour en terminer avec lui (mais nous y reviendrons peut-être) SUN YAT SEN ne fut pas tellement à même de diriger les suites de cette révolution. Le pouvoir lui échappa au profit d’un fin matou le général Yuan Shi Kai. A la fin de sa vie, il mourut à Pékin. Son mausolée couvert de tuiles bleues est à Nanjing (Nankin) (ancienne capitale de la République).   Mausolee Sunyatsen NankinPour la petite histoire la femme de SUN YAT SEN est une des trois filles Song:  elle, l’aînée « aimait le peuple » et épousa SUN YAT SEN ; la seconde « aimait le pouvoir » et épousa Chang Kai Shek; la troisième « aimait l’argent » et épousa un homme très puissant et brillamment corrompu qui devint ministre des finances sous la présidence de Chang Kai Shek.

Vous avez ainsi mieux compris le sens du double dix, double tenth , + + . Par contre, vous ne savez toujours pas pourquoi cette révolution s’appela de XIN HAI.

 Note : pour le distinguer de Jean Marie DOMENACH son père, créateur de la revue Esprit s’orienta vers la sinologie. Il en est un des représentants qui, dans les années 70, s’opposa à l’entrée de Simon Leys au poste de professeur de chinois de l’université de Paris. Cet esprit ouvert, se retira en Chine pendant 2 années au cours desquelles (citation) « chaque matin il alla faire trois fois le tour du mausolée de Mao avec un encensoir ». Revenu au pays, il se fendit d’un nouvel opus qui le fit devenir l’interlocuteur patenté des radios publiques quand il est question de la Chine. Une sorte d’Onfray sinologue… en somme.

Les santons de Provence ont bien un nom

Mardi 6 octobre 2009

LI GUANG HAI ! ce nom vous est connu. Il s’agit de notre correspondant CITS (China International Travel Service) qui, de son bureau de Chengdu, (capitale du Si Chouan) organise, de manière remarquable, notre voyage.

LI GUANG HAI. Li est le nom de famille, Guang Hai disons, bien que ce ne soit pas strictement exact, le prénom. Le nom patronymique – LI- est des plus courants. Les noms de famille sont d’un nombre extrêmement réduit puisque l’on considère que dans ce pays de plus d’un milliard trois cents millions d’habitants où l’ethnie dite « han » représente 92% de la population, 87% de cette majorité ethnique utilise seulement une centaine de noms. Les plus connus étant LI, WANG, CHOU (ZHOU), DENG, LIU, CHEN, ZHANG….. Si le nom patronymique se transmet héréditairement la fixation des « noms personnels » (ceux qui différencient les personnes au sein du clan ou de la famille) n’est assortie d’aucune règle. Les parents décident comment appeler leur enfant: les parents de LI ont décidé de le « prénommer » GUANG HAI qui peut, il faudrait pour cela voir la graphie chinoise signifier: guang= vaste, large, grand ( voir « Guang » Zhou c.à.d. CANTON) et haï peut signifier « la mer » (comme SHANG « HAI »: au dessus- shang- de la mer -haï).  Ceux d’entre vous qui ont lu un extraordinaire roman chinois Brothers de Yu Hua se souviennent que le héros se nomme LI GUANG TOU c.à.d. LI « la tête chauve » (guang tou). 

Le nom personnel dépend donc de la décision des parents: Mr. MAO a voulu que son fils se prénomme Zi Dong « la bienfaisance de l’Est » ce qui était prémonitoire.

 Numériser0010

Notre fils Pascal né à Pékin s’appelle LU transcription phonétique de Lou(is) et se « prénomme » fu hua »: «  fu » pour indiquer l’idée de reprise de la végétation (pâques) et « hua » qui peut désigner soit les fleurs soit la Chine. En général on choisit pour les filles des noms poétiques. Sont donc exclus les noms tels que « cornes de rhinocéros», « mufle de bison » ou « écaille de mangouste ». Les noms chinois se composent en général de 3 syllabes (li- guang-hai), mais il peut exister des noms avec seulement deux syllabes. Les noms personnels peuvent présenter des homophonies; c’est ainsi que dans le nom DENG XIAO PIN , xiao pin est homophone de « petite bouteille » (xiao pin); ainsi les étudiants de Pékin pour rappeler le massacre de la place Tian An Men en 1989, cassaient des bouteilles sur le campus ce qui signifie qu’ils souhaitaient « casser, détruire » (po) deng xiao pin. Parmi les patronymes courants on trouve des MA qui présentent la particularité d’être, le plus souvent des Hans musulmans. Le nom de certains personnages historiques nous a été transmis dans la prononciation dialectale de leur région d’origine alors que la transcription en mandarin standard donne un nom qui se prononce différemment. Un exemple célèbre est Chiang Kai Shek (qui est je crois, sous toutes réserves, une transcription en dialecte de Shanghai) alors que son nom prononcé en chinois standard est Jiang Jieshi (à moins que Chang Kai shek ne soit un premier nom et Jiang Jieshi un second plus tardif)

Tout ce qui vient d’être dit s’applique à l’ethnie han. Pour les autres ethnies ou pour la transcription des noms étrangers, les chinois procèdent de manière phonétique. C’est ainsi que pour dire MEDINA  on recherchera 3 caractères dont le son reproduira le nom étranger (mé di na) et le choix s’accompagnera du souci que la transcription en caractères ne donne pas un sens ridicule, car ceux qui alors le liraient seraient pliés de rire comme si on leur racontait  l’histoire drôle bien connue « Kiev- St Jacques de Compostelle ». Certains demandent comment sont composés les noms japonais ou coréens, la réponse est non.

Cette manière de définir des noms individuels dont on pourra changer par exemple dans la société traditionnelle à l’adolescence, est très différente de ce que nous connaissons sous nos latitudes et même plus vers le haut. Les noms occidentaux sont composés à partir du lieu où on habite, exemple: ETXETO qui signifie la petite maison parce que l’ancêtre détenteur habitait une maison qui était toute toute petite, ou à partir du métier par exemple BOUTTEFIGUE parce qu’il triait les figuesfigue à Lille ou d’une fonction sociale par exemple HORTEFUEGO qui est, dans la crèche provençale, le nom du santon qui porte le feu (porte ou horte; feu ou fuego) avec lequel on va griller la couenne du cochon.

Cette différence dans la manière de composer les noms patronymiques et les prénoms nous font toucher du doigt cette constatation que les chinois, outre d’être plus nombreux que nous, ne réagissent pas comme nous. André Jullien écrit des livres et donne des conférences à ce sujet (300€ l’entrée) et vous vous avez eu l’info pour pas cher.

Enfin, car je ne veux point abuser. Le plus célèbre des romans chinois, et selon moi un des plus grands romans de la littérature mondiale (à l’instar des œuvres de Marc Lévy) est le Rêve dans le pavillon rouge. Edité à la pléiade il est actuellement épuisé, ce qui vous dispense de le lire. Cet extraordinaire roman de la chute d’une riche famille princière sous la dynastie des Qing (1622-1911) comprend environ 700 personnages et la lecture de leurs noms patronymiques (15 pages dans l’édition de la Pléiade et en tout petits caractères en plus) est un régal.

Que puis-je vous souhaiter de mieux ? Maintenant que vous ne savez pas pourquoi les parents de LI GUANG HAI ont choisi de l’appeler ainsi.

Et je signe donc de mon nom chinois retranscrit en pin yin (phonétique)

LU (vous retrouvez  le son « lou » de « louis ») signifie « le continent », FANG JI est la transcription traditionnellement admise  de « François ou Francis » ‘(sans doute depuis l’arrivée des jésuites en Chine au XVIème siècle). La prochaine fois je vous ne le chanterai pas comme dit Ph. Meyer, je vous l’écrirai.

Notre consultant blog

Mercredi 23 septembre 2009
 
Arnaud, notre consultant  en blog  n’a pas hésité à nous livrer aussi ses conseils éclairés sur l’apprentissage de la langue.
                                  CIMG4231    L’équipe de consultants en blog -le junior est en formation (c’est assez ludique).

«  Départ dans 6 mois, vous avez largement le temps d’apprendre le chinois… C’est tout simple ! Il suffit de  :

1 : apprendre à lire
2 : apprendre à écrire 
3 : apprendre à parler 
4 : comprendre à l'oral

 et une fois terminées ces 4 petites étapes,  l’apprentissage est bouclé. Alors si vous voulez commencer sans tarder, vous pouvez vous rendre sur le site :  http://lechinois.com/«